A moins d’une semaine de leurs manifestations dites éclatées prévues pour les 14 et 15 décembre prochain, l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) multiplie la sensibilisation sur le terrain pour emmener les citoyens du grand Conakry à adhérer à l’idée de ces manifestations qui visent à s’opposer à l’investiture du président Alpha Condé, prévue le mardi 15 décembre.
Intérrogé ce mercredi 09 décembre 2020, sur le mode opératoire de ces actions de protestation sur le terrain, Kéamou Bogola Haba, l’un des responsables de l’ANAD explique:
«Ce que nous demandons au peuple de Guinée, s’ils sont mécontents, c’est partout où ils sont , dans leurs quartiers dans les rues, dans leurs villages et même dans leurs bureaux, qu’ils puissent exprimer leurs mécontentements comme ils peuvent, pour que le monde entier sache qu’ils ne sont pas d’accords».
Même si l’ANAD et l’UFDG se retrouvent aujourd’hui dans une position de faiblesse face au pouvoir en place, Bogola Haba rassure que cela ne va pas emmener les responsables à renoncer au combat.
«Nous n’avons pas la prétention d’empêcher son investiture parce que même s’ils se retrouvent dans une case où il va au ciel, la cour constitutionnelle étant inféodée et la RTG, ils vont le faire et montrer à la phase du monde pour dire que tout s’est bien passé, mais nous avons des messages à faire passer au monde et c’est ce que nous demandons au peuple de Guinée».
A ceux qui disent que l’UFDG et l’ANAD provoquent le pouvoir en déclenchant des manifestations alors que des délégations des chefs d’État sont attendus à Conakry pour assister à l’investiture du président de la République, Kéamou Bogola Haba affirme que c’est plutôt le pouvoir qui a provoqué le peuple de Guinée.
Après le combat de la rue , l’opposition s’est battue dans les urnes, dans les tribunaux ici en Guinée, à la CEDEAO et à la CPI, elle est allée partout pour qu’Alpha Condé renonce à sa volonté de se maintenir au pouvoir, mais il ne l’a pas fait, regrette cet acteur politique.
Malgré tout, Bogola Haba invite la population à ne pas renoncer car dit-il la victoire arrive bientôt.
«Je comprends aujourd’hui que les citoyens soient résignés parce qu’ils ne se confient seulement qu’à Dieu. Mais nous leur disons de ne pas le faire. La lutte prendra ce qu’elle prendra mais nous devons lutter et nous devons persévérer».