Outre les dossiers de crimes économiques et financiers, le parquet général près la Cour d’appel de Conakry a engagé des poursuites contre les anciens ministres du régime déchu, plusieurs directeurs généraux et des présidents de certaines institutions nationales, pour des crimes de sang. Par ailleurs, d’aucuns estiment que des structures comme le Fndc, serait dans le viseur du procureur général, pour des organisations des manifestations de rue qui ont occasionné assez de tueries.
Le président du parti MoDeL est intervenu sur cette poursuite ce mardi 10 mai 2022. Aliou Bah a rappelé tout d’abord que le Fndc a rêvé d’une justice qui a longuement manqué à la Guinée, et qu’il faudrait «bien qu’on commence à la bâtir. Je considère que ce n’est pas la transition qui va suffisamment faire dans ce sens, mais il faudrait que des incidences puissent sortir de cette transition et qu’au bout, les Guinéens qui seront élus à l’issue de cette transition puissent continuer à performer notre appareil judiciaire», a-t-il laissé entendre dans l’émission Mirador chez nos confrères de FIM FM.
En ce qui concerne la poursuite engagée contre l’ancien président Alpha Condé, Aliou Bah a souligné : «Nous avons milité pour ça et cela ne change pas, nous sommes restés. Même quand il était au pouvoir, le FNDC a beaucoup travaillé à mobiliser de la documentation. Nous avons répertorié un certain nombre de choses qui à travers nos avocats au niveau intérieur et international, sont en train de s’activer. Nous pensons que ceux qui ont tué ou qui ont fait tuer, ou ceux qui ont détourné les ressources publiques doivent répondre et que les Guinéens ont droit à la vérité et à la justice. Penser à la femme qui a été prise en otage, utilisée en bouclier humain à Wanindara, à cette famille qui a perdu deux de ses enfants et qui a fait l’objet d’une expédition punitive, à ces cimetières qui ont été investis par des gaz lacrymogènes,…il ne faudrait pas qu’on ait la mémoire courte, il y a eu beaucoup d’atrocités dans ce pays, il y a la responsabilité hiérarchique par rapport à cela. Ceux qui avaient des positions de commandement, ils sont encore là, ils sont identifiables. Si nous continuons à perpétuer l’impunité, nous ne bâtirons jamais l’État. Il faudrait bien que la justice tranche sur les différents sujets.»
Par rapport aux manifestations organisées par le FNDC dans le cadre de la lutte contre le troisième mandat, Aliou Bah a signalé qu’ils ne sont jamais versés dans la subversion : «Nous avons toujours respecté les procédures légales en matière de manifestation. Il y a eu de la répression, de la violence, ce qu’on souhaite est que l’État clarifie tout cela. Que des enquêtes se fassent pour tous ce qui est en rapport avec la violation des lois, nous ne pouvons pas nous opposer.»Par ailleurs, le leader de MoDeL a dit que tous ceux qui se sont «embarqués dans la lutte contre le troisième mandat et qui ont pris des initiatives qui sont conformes à la loi, c’est qu’ils méritent ce sont les honneurs de la République. Quoiqu’il en soit, si le CNRD est là, c’est qu’il a déposé un régime qui était à la fois illégale et illégitime et c’est contre ce régime que nous nous sommes aussi battus. Dans ce sens-là, le CNRD n’a fait que parachever un travail que nous avons mené donc il n’est pas question à nous faire des reproches.»