La détention prolongée des militaires accusés de vol au Palais Sékhoutouréah suite au coup d’Etat du 5 septembre 2021, inquiète leur avocat. Alors que le procureur militaire a déjà ordonné mardi soir leur libération, ces militaires membres du groupement des forces spéciales (GFS) continuent de croupir à la maison centrale de Conakry.
Face à ce qu’il qualifie désormais du refus des régisseurs de cette prison, Me Chérif Diallo redoute désormais un acharnement contre ses clients. Ce n’est pas tout, l’avocat dénonce aussi la violation de la loi en matière de procédure pénale.
«Je me demande si on n’est pas dans un pays de non droit. Parce que ce qui se passe, c’est extraordinaire (…)», déplore-t-il dans un premier temps.
Ce que ne comprend pas, ce que ses clients ont bénéficié d’une liberté il y a quelques jours. Mais ils restent toujours à la maison centrale. C’est pourquoi il estime qu’il y a eu de l’injustice dans cette histoire. «On ne peut pas ordonner la liberté d’un individu avec des actes judiciaires, et qu’un gardien de prison refuse de le faire alors que celui qui le fait pour tous ceux qui sont sortis de la prison. Le régisseur dit qu’il attend les instructions de ses patrons, j’ai le sentiment d’une justice de deux poids deux mesures, j’ai le sentiment d’un acharnement contre mes clients, ils n’ont même pas d’argent pour me payer ou pour payer d’autres avocats. Ils ont coupé leur salaire, ils n’ont même pas de salaire, alors qu’ils sont présumés innocents, le principe de présomption d’innocence est violé », a longuement dénoncé l’homme de droit.