Le procès contre le commandant AOB, Jean Guilavogui et Fatou Badiar, tous poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat a repris ce lundi 09 avril 2018, au tribunal de première instance de Dixinn.
La reprise du procès intervient après l’arrêt de la cour suprême cassant la décision de condamnation des trois prévenus par la cour d’assises de Conakry, le 13 juillet 2013.
Dès l’entame de cette première audience, les avocats de la défense ont demandé la mise en liberté des accusés conformément à l’article 237 du code de procédure pénal qui limite le délai de détention provisoire à 24 mois. Ils ont ainsi jugé la détention de leur client en prison (7 ans en prison) irrégulière. Une requête non acceptée par la partie civile qui a souhaité l’ouverture des débats avant l’examen de la requête, et demandé son renvoi pour pouvoir l’examiner.
Le parquet lui, a tout simplement demandé le rejet de cette demande, pour “requête sans fondement juridique et article non applicable pour ce cas de figure”.
Après l’intervention des uns et des autres, le président du tribunal a rejeté la demande de mise en liberté et ordonné l’ouverture des débats dans ce procès.
Ainsi, dans la poursuite de cette audience pas comme les autres, dans une salle moins remplie et une atmosphère sereine, loin de l’attention grandiose que renvoyait cette affaire, les débats ont été ouverts par la comparution du Commandant Alpha Oumar Diallo ( AOB).
Après 5h de débats, l’audience a été renvoyée pour le 14 mai prochain. 7 ans après les faits qui leur sont reprochés (association de malfaiteurs, tentative d’assassinat, destruction d’édifice privé et mobilier, détention et consommation de chanvre indien, atteinte à la sûreté de l’Etat, détention illégale d’armes de guerre) et 5 ans après leurs condamnation par la Cour d’assises de Conakry, cette reprise du procès est perçue par la défense comme une lueur d’espoir, pour une mise en liberté de ses accusés, presque seuls détenus dans l’affaire de ce coup d’Etat manqué de 2011.