La CEDEAO a maintenu sa décision de sanctionner la junte au pouvoir en Guinée. L’institution a aussi intimé les putschistes, a libéré immédiatement l’ancien président, Alpha Condé, au cours du sommet extraordinaire tenu le dimanche 7 novembre 2021, à Accra.
Cette actualité et le choix sur Mohamed Ibn Chambas, médiateur de la CEDEAO, a fait réagir des citoyens dans la capitale guinéenne. Pour nombreux parmi eux, la décision de la CEDEAO est un non-événement, car elle viole la souveraineté nationale et ne prend pas la volonté des Guinéens en compte.
«Les sanctions de la CEDEAO ne sont que des paroles, elles n’ont pas de sens, je n’ai même pas de considération pour ces gens qui ne prennent jamais la volonté du peuple en compte. Durant l’élection présidentielle de 2020, ils se sont complètement désolidarisés du peuple de Guinée. Et là, ils veulent nous prouver quoi avec ses sanctions ? Cela ne doit pas affecter le bon déroulement de la transition, menée par le CNRD», affirme Ibrahima Sory N’diaye, gestionnaire d’un cyber, à Bambeto.
Sur la libération d’Alpha Condé comme exigé par l’institution sous-régionale, Djaka Kanté estime que ceci pourrait négativement impacter le bon déroulement de la transition. «L’exigence de la libération d’Alpha Condé, n’est pas une bonne chose. Cela pourrait porter préjudice au président Mamadi Doumbouya et surtout au bon déroulement de la transition…», souligne cette citoyenne.
Mamadou Lamine Diallo, informaticien de profession lui, soutient qu’il faut laisser le CNRD établir les bases solides d’une démocratie durable en Guinée.
«Je crois que la CEDEAO essaye de mettre la pression sur la junte pour accélérer la transition. C’est au Guinéens d’exiger des comptes à Doumbouya, pas à la CEDEAO, parce-que nous sommes un État souverain. Il faut donner la chance à cette junte de faire ses preuves et ne pas se précipiter. On a vu à quoi cela nous a conduits la dernière fois. Quand les transitions sont gérées dans la précipitation, cela finit toujours mal», a-t-il rappelé.
Mohamed Ibn Chambas a été désigné comme envoyé spécial de la CEDEAO en Guinée, dans le but de renforcer le dialogue avec les autorités de la transition. Les citoyens se montrent perplexes et estiment que tout ce qui vient de l’institution, n’est pas forcement avantageux pour le pays.
Ibn Chambas avait échoué sur toute la ligne dans le passé. Le reconduire comme médiateur, en Guinée, c’est favoriser, à sa façon, l’échec de la transition.
Aussi, il faut faire remarquer que la CEDEAO, en exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de Alpha Condé, condamne la Guinée à l’échec de toute transition.
Je souhaiterais l’éclatement de la CEDEAO afin de donner naissance à une CEDEAO des peuples. La CEDEAO des chefs d’État est un syndicat et un syndic de chefs d’État. Ils se battent pour leur propre intérêt. Ils ne représentent que leurs intérêts.