Ibrahima Kassory Fofana a passé une deuxième nuit à la maison centrale de Conakry, en attendant d’être devant un juge le lundi 11 avril prochain, à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Mais avant cette date, l’avocat de l’ancien premier ministre a dévoilé les ‘’actes prémédités’’ qui ont abouti à son interpellation.
«Nous avons été convoqués à la gendarmerie durant un mois. Lors de la dernière convocation, nous avons été interrogés pendant un certain temps et tout s’est bien passé. On était même sur le point de rentrer à la maison quand brusquement les choses ont changé en nous informant que des décisions viennent d’être prises dans le sens de nous retenir dans le cadre de la garde à vue», a retracé Me Djibril Kouyaté.
Lors de l’audience du mardi, l’atmosphère présageait quelque chose de mauvais, puisque le dispositif sécuritaire avait été renforcé le long des alentours de la CRIEF, a rappelé l’avocat lors de son intervention dans l’émission les Grandes gueules, ce vendredi 8 avril 2022.
«Pour nous, il s’agissait d’un déferlement avec le dépôt des procès-verbaux près du procureur spécial qui devait exercer ses pouvoirs soit en passant par la citation directe ou alors décider de l’ouverture d’une information. Mais le dispositif sur place laissait croire que l’arrestation de nos clients était préméditée, tout était mis en œuvre pour les placer sous mandat de dépôt ce jour-là», a-t-il dévoilé.
Plus loin, l’avocat affirme avoir lui-même eu du mal à accéder à la salle d’interrogation ce jour : «Il a fallu que j’appelle un officier qui puisse nous permettre d’y accéder, on ne pouvait pas se tromper sur ce qu’allait être l’issue de cette affaire mais on espérait aussi que la chambre d’instruction soit saisie puisqu’au niveau de l’enquête préliminaire, il n’y avait pas eu de charge retenu contre nos clients.»
Sur le principe du ‘’flagrant délit’’ qui a favorisé l’inculpation de son client, Me Djibril a précisé ceci : « M. Kassory n’est plus en fonction depuis 7 mois, on ne peut pas parler de flagrant délit dans ce cas, dans la mesure où il n’est plus en fonction et il n’y a aucun indice. Si la brigade de la gendarmerie a été saisie et qu’on ne soit pas passé par la chambre d’instruction, c’est que le procureur était à la recherche d’indices.
En droit, c’est au plaignant de fournir des preuves.»
La première audience dans cette affaire est prévue le lundi 11 avril 2022.