En attendant l’ouverture de leur procès prévue pour le 11 avril prochain, Kassory Fofana et trois autres ministres d’Alpha Condé ont été déférés à la maison centrale de Conakry ce mercredi 6 avril 2022 après trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie.
La démarche de la CRIEF qui les a déférés suscite déjà des interrogations chez certains acteurs politiques, qui pensent que cette juridiction devrait agir autrement.
C’est l’avis du président du parti UGDD. Pépé Francis Haba qui dit n’est pas comprendre pourquoi mettre des gens aussitôt en prison.
Selon lui, ils auraient pu être simplement placés sous contrôle judiciaire en attendant l’ouverture des audiences.
«L’envoi des accusés dont les hauts commis de l’État en mandat de dépôt est en train de devenir une banalité dans notre pays. La prison devrait être une exception avant que la culpabilité d’un accusé ne soit établie. J’étais certes opposé à ces hauts cadres de l’État sur lesquels pèsent de fortes présomptions de corruption, de détournement de fonds, d’enrichissement illicite…et même de crimes de sang mais je ne crois pas qu’ils allaient fuir le pays pour les faits qui leur sont reprochés. On pouvait comprendre que le CNRD arrête et envoie en prison les piliers du régime d’Alpha Condé au lendemain de la prise du pouvoir pour justifier le coup d’Etat. A partir du moment où la justice a pris les dossiers en main, la CRIEF aurait pu simplement les mettre sous contrôle judiciaire», a longuement expliqué Pépé Francis Haba.