Membre influent au sein de la Coordination de la jeunesse de l’Axe Hamdallaye-bambeto-Wanindara-Kagbelen, le jeune Baba Alimou Barry, jusque là, très proche de Bah Oury, vice-président exclu de l’UFDG, a réintégré au sein de son parti qu’il a manqué pendant près des deux ans.
Dans cette interview, il évoque son retour dans sa «famille politique» et les tractations qu’il a eu à faire pour réconcilier Bah Oury et Cellou Dalein Diallo. Lisez !
A peu près 2 ans d’absence, Baba Alimou est apparu au siège de l’UFDG. Peut on, enfin parler de ton retour définitif au sein du parti ?
Je suis membre du bureau exécutif depuis le dernier congrès (en 2015, Ndlr). J’ai pris une distance, il y a près de deux ans, j’ai décidé avec beaucoup de réflexion et d’analyses avec les amis, à l’issue des rencontres avec le président Cellou Dalein Diallo de réintégrer. Nous avons harmonisé nos points de vue et nous avons décidé de revenir.
Est-ce que ton retour présage celui du vice-président exclu de l’UFDG, M. Bah Oury dont tu es très proche ?
Nous, nous avons toujours prône l’unité du parti parce que nous sommes conscients des enjeux que nous courons dans ce pays. C’est l’unité qui a fait de l’UFDG ce que le parti est devenu aujourd’hui. Nous, la jeunesse, nous nous sommes démarqués de toute sorte de positionnement malgré du fait qu’il nous ont taxés, à un moment donné, d’être procès de tel ou tel. Mais nous défendons l’unité et la cause de l’UFDG. L’idéal pour nous c’est de se donner la main et d’appeler tout le monde à rejoindre les rangs du parti pour qu’on puisse aller de l’avant. C’est cela notre combat et notre vision du parti. Il n’y a pas deux orientations. Il n’y a pas deux courants. C’est un seul courant, un président, des vice-présidents, des structures et nous restons dans cette dynamique. Aujourd’hui, nous appelons tout le monde à revenir dans les rangs pour qu’on puisse aller de l’avant.
En as-tu parlé avec M. Bah Oury avant de revenir parce que vous étiez proches ?
Avec tout ce qui s’est passé, je préfère ne pas revenir sur ces événements tumultueux qui nous ont mis en retard. Aujourd’hui, tout ce que je veux, c’est qu’on essaie de bâtir quelque chose de plus fort pour qu’on puisse accéder à la magistrature suprême en 2020.
Tu es l’un des membres les plus influents de la Coordination des jeunes de l’Axe. Comment comptes-tu procéder pour insuffler une nouvelle dynamique au sein du parti ?
Par la force des choses, je suis devenu un symbole pour la jeunesse. Dans mon quartier, avant que je ne sois en politique, j’y ai fait beaucoup des choses. On défendait l’intérêt de la communauté et de la localité. C’est dans cette optique qu’on s’est retrouvé en politique pour engager le changement réel auquel autant des guinéens aspirent. La seule alternative à cette réalité que nous connaissons aujourd’hui c’est l’UFDG. Mon combat c’est pour que la Guinée soit un pays émergent où tous les citoyens puissent tirer leur épingle du jeu, que l’ethnocentrisme soit banni et que tout le monde se donne la main pour que chacun puisse vivre en paix. C’est ce sentiment qui anime les jeunes de l’Axe. Si les jeunes se battent sur l’Axe c’est pour que les conditions s’améliorent positivement pour tous les guinéens. Si vous voyez la jeunesse se battre ce n’est pas pour Cellou Dalein ou pour Y c’est pour que les conditions de vie changent pour tous les guinéens.
Vas-tu entamer des démarches pour un éventuel retour de Bah Oury ?
Depuis un certain moment, j’ai œuvré pour ça. On a fait une commission , on a fait beaucoup des tractations malheureusement cela n’a pas abouti. C’est après que j’ai décidé de revenir dans le parti parce que c’est ce qui me préoccupe depuis tout le temps. Ce que les fils valeureux de ce parti, les meilleurs éléments acceptent de se donner la main et qu’on puisse aller de l’avant. Mon souhait, auquel j’exhorte tous les militants et à tous les responsables, c’est vraiment d’accepter de fumer le calumet de la paix. C’est dans l’unité qu’on peut gagner. On est conscient que ce qui nous unit est plus fort que ce qui peut nous diviser. Je pense qu’on doit essayer de faire la part de chose pour la mémoire de ceux que nous avons perdus, tous ceux qui sont blessés et handicapés à vie.
Vous aviez donc entamé des négociations entre Bah Oury et Cellou Dalein. D’où se trouve le blocage?
C’est un processus qui n’avait pas trop donné ce que nous avons voulu à l’époque. Je pense que ce n’est pas fini. Si vous voyez le retour de Lamine Diallo, de Mamadou Barry, de Saliou et aujourd’hui de Baba Alimou Barry c’est ce que nous souhaitons. Nous voulons élargir nos rangs et aller au-delà de nos militants, ratisser large pour que dans un ou deux ans, 80% des guinéens se retrouvent au sein de l’Ufdg parce que c’est la seule alternative possible pour changer la donne aujourd’hui.
Peut on garder espoir d’un éventuel retour de Bah Oury au sein de l’Ufdg ?
En politique, on ne peut jamais dire jamais. Donc, les portes de l’Ufdg sont ouvertes à tout le monde. Et tous ceux qui veulent accompagner le parti à aller de l’avant, sans problèmes, sans divisions ou des frustrations c’est ce que nous souhaitons au niveau de l’Ufdg. On a perdu trop de temps dans de problèmes de positionnement, maintenant, nous devons mettre l’intérêt du parti devant.
Tu as passé un temps en prison dans l’affaire «attaque contre le domicile du chef de l’Etat» avant de bénéficier d’une grâce présidentielle. Comment se reconstruit ta vie ?
Cela a été un processus difficile. Donc, je suis en train de reconstruire ma vie petit à petit. J’ai changé des statut. Je suis marié depuis il y a 17 mois. J’ai intégré la vie normale et je la prends du bon côté malgré qu’il y a toujours quelque chose qui me touche. J’ai encore des amis en prison. Cela m’affecte profondément. Je lance un appel à tout le monde d’œuvrer pour qu’eux aussi recouvrent enfin leur liberté. Je pense, en le disant, à AOB, Fatou Badiar, Jean Guilavogui, Almamy Aguibou et Mamadou Alpha.
Maintenant que tu a réintégré l’Ufdg. C’est quoi ta priorité ?
Pour le moment, ma priorité c’est de redorer le blason avec les militants et responsables du parti. Et rassurer les uns et les autres pour que nous prenions conscience de ce qui nous attend. Je ne reviens pas à l’UFDG pour un truc de positionnement. Je défends une cause et des valeurs. C’est ma famille politique, je me suis battu pour que ce parti soit là aujourd’hui. Nous avons perdu beaucoup de personnes. Pour la mémoire de toutes ces personnes, nous sommes condamnés à poursuivre le combat pour l’intérêt de l’Ufdg et de tous les guinéens.
Ton message à l’endroit des militants de l’UFDG?
Je demande à tous les militants de l’UFDG de se donner la main. On n’a pas intérêt à nous combattre entre nous. Il faut qu’on sache qu’on soit se donner la main pour que l’UFDG s’attèle au vrai travail celui de gagner dans plus de 50% des circonscriptions du pays à l’issue des communales du 4 février prochain.
Réalisée par Abdoul Malick Diallo