Après trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires, l’ancien premier ministre Kassory Fofana et plusieurs autres ministres d’Alpha Condé ont été transférés devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce mercredi 6 avril 2022. Ils font face aux juridictions du pays, pour répondre aux faits présumés de détournement de deniers publics, du blanchiment d’argent, d’enrichissement illicite et la corruption».
Interrogé à cet effet sur les faits reprochés à ces anciens cadres d’Alpha Condé, Me Lanciné Sylla, membre du pool d’avocats de l’ex premier ministre Kassory Fofana n’a pas manqué de critiquer la manière par laquelle les poursuites sont engagées contre ceux-ci : «Les règles de procédure sont faites pour tout le monde. Si elles sont violées ça doit interpeller la conscience politique, parce que ceux qui sont poursuivis aujourd’hui, sont ceux qui étaient aux affaires hier. Ils ne pouvaient imaginer qu’ils auraient à faire avec la justice aujourd’hui. Dans cette affaire tout porte à croire que l’appartenance à un gouvernement serait devenue constitutif d’infraction à la loi pénale. Le fait de les poursuivre tous (anciens membres du gouvernement, Ndlr), parce qu’ils ont appartenu à un gouvernement, ça c’est un précédent fâcheux. Cela va faire juriste-prudence. Imaginez-vous, tous ceux qui sont aux affaires aujourd’hui comme ministres après la transition qu’on considère en raison de leur appartenance au gouvernement Béavogui, qu’ils sont tous poursuivis pour des qualifications qui sont devenues démodées (…)», a dénoncé l’avocat.
«Il n’y a jamais eu au préalable des faits pour lesquels ils (Kassory et cie) sont poursuivis», a-t-il regretté.
Par la même occasion, Me Lanciné Sylla répondant à nos confrères de la radio Fim, sur sa rencontre avec Aly Touré procureur spécial près la CRIEF, a dit ceci: « Pour le moment ce sont des promesses. Nous attendons de voir si les promesses-là seront tenues. En tout cas nous sommes inquiets. Depuis hier la presse nous apprend que nos clients vont être déféré devant la CRIEF aujourd’hui.»