Le chef de l’État appelle les acteurs politiques et sociaux à un dialogue pour décrisper la situation sociopolitique guinéenne. Pour l’Union des forces républicaines (UFR), la troisième force politique, cette main tendue d’Alpha Condé doit être une occasion pour entamer «un dialogue ordonné et respectueux de la Constitution».
Pour l’UFR, l’adresse à la nation démontre qu’Alpha Condé a pris une forte conscience des événements auxquels la Guinée est confrontée. «Cela interpelle tout le monde. Il faut simplement retenir que quand on parle de développement, de paix et de cohésion ce n’est pas seulement une parole, c’est aussi un comportement. Ça doit venir de tout le monde, du chef de l’État, et dès ses ministres, de nous les acteurs politiques et aussi des citoyens», estime le président du groupe parlementaire des républicains.
«Concernant, la trêve sociale, je crois que c’est une demande sociale qui est faite. Je crois que tous les acteurs concernés vont l’examiner et réagir en conséquence. C’est un appel qui pourrait être entendu diversement», indique le député Deen Touré en ajoutant que son parti, l’Ufr, reste toujours disposé à dialoguer. «C’est par le dialogue qu’on peut résoudre les problèmes. Il suffit que le dialogue soit franc, inclusif avec des objectifs bien connus à atteindre. En plus, il faut que ça soit un dialogue ordonné, respectueux de la loi et de la Constitution. Dans ces mesures-là, je pense qu’on peut évoluer ensemble. S’il y a un dialogue inclusif, l’UFR ne se mettra pas en marge. Il ne faut pas que ça soit un dialogue entre une ou deux personnes. Si c’est le cas, ça ne donnera aucun résultat».
Par rapport à l’annonce faite par le chef de l’État sur la lutte contre la corruption, le député estime que cela demande plus l’action que la parole. «À l’UFR, nous pensons que pour lutter contre la corruption la gabegie, il n’est pas question d’en parler, il faut agir. Les institutions et les lois existent et les corrompus, les corrupteurs et la corruption existent aussi. Le procureur doit simplement se mettre en action. Je lance donc la mesure, mais il faut aussi qu’il agit».
La crise à la Cour Constitutionnelle
Concernant la crise à la Cour constitutionnelle avec « la fameuse destitution» de son président, le député n’a pas souhaité en faire tellement des commentaires. «Je sais qu’il est prévu dans la loi pour cette première équipe de la Cour constitutionnelle qu’il y ait un remplacement progressif pour que l’institution arrive à garder en matière de mémoire des individus de façon définitive. Je le sais parce que c’est nous avons voté cette loi au Cnt».
Mais, poursuit-il, «dire qu’après les gens se sont réunis pour changer le président ou le renvoyer, je crois que c’est une question à approfondir. Comme c’est un des pouvoirs, les autres pouvoirs doivent faire attention à ça en particulier les pouvoirs législatifs et l’exécutif».
Si pour beaucoup de gens cette destitution de Me Kelefa Sall est liée à la déclaration dissuasive faite à Alpha Condé contre «les esprits revisionnistes», pour le député Deen Touré, «ce n’est pas le président de la République qui nomme le président de la Cour constitutionnelle. Tous les conseillers sont désignés et ce sont eux qui élisent leur président».