Le président guinéen Alpha Condé a prononcé dans la soirée du lundi 5 mars 2018 sur les antennes de la RTG un discours appelant à une trêve sociale. Invité dans l’émission les Grandes Gueules chez nos confrères d’Espace Fm, Aboubacar Soumah le secrétaire général du SLECG a déclaré que la trêve sociale ne se demande pas en pleine période de crise.
« Chacun doit se rappeler en toutes circonstances que l’intérêt de notre pays est au-dessus de tout », a déclaré hier lundi le président Alpha Condé. Parlant de la grève des enseignants, le chef de l’État s’est dit préoccupé et a demandé une trêve sociale tout en promettant de se battre pour trouver des solutions aux différentes crises qui secouent la Guinée.
Aboubacar Soumah dans les GG ce matin a réagi à cette sortie médiatique du Président Alpha Condé. Pour le secrétaire général du SLECG, cette demande n’est pour l’instant pas envisageable:
“nous avons suivi le discours du chef de l’État qui nous demande une trêve sociale mais la trêve sociale ne se demande pas en période de crise. Nous avons des revendications qui perdurent depuis très longtemps, nous avons le paiement des 30% de la valeur monétaire des points d’indice avec effet rétroactif. Cette revendication est un droit qui nous a été confisqué par le gouvernement, nous avons la situation des frais de base à 8 millions GNF. C’est lorsqu’on a trouvé une solution à ces deux problèmes-là que nous pourrons envisager un arrêt de la grève, avant cela nous ne pouvons pas. Il faudrait que l’état satisfasse d’abord ces revendications avant de demander une trêve. Nous ne saurons nous résigner tout le temps…”
“Nos ressources sont très limitées, nos besoins dans tous les domaines sont considérables et chaque jour plus pressants. Tout est priorité, tout est urgence… Je prendrai toutes les mesures souhaitées par la majorité silencieuse de nos compatriotes de combattre la gabegie financière, la corruption et l’impunité », a lancé le président Alpha Condé.
Aboubacar Soumah dit que les enseignants ont longtemps fait des concessions. Ils ne peuvent pas continuer à être des éternels parents s’insurge le secrétaire général du SLECG: “Comment peut-on accorder une trêve à un gouvernement dont les membres sont en train de mener une vie ostentatoire? Lorsque la gouvernance est sapée par la gabegie et la corruption sans aucune mesure de répression? Nous enseignants, nous ne saurons être des éternels perdants, des éternels résignés. Où vont les recettes de nos ressources minières…”
Aboubacar Soumah signe et persiste: ” nous ne saurons accepter les conditions de trêve demandées par le président de la République tant que nos revendications là ne sont pas satisfaites…”