Dans cet entretien qu’il a accordé à notre rédaction, le président par intérim du parti Avenir d’une Guinée Nouvelle (AGN) a abordé plusieurs questions d’actualités en Guinée, notamment le dialogue politique et la détention des opposants membres de l’UFDG et du FNDC.
Par la même occasion, Mory Kaba est revenu aussi sur ses ambitions pour la Guinée.
Guinée360: Qu’est-ce qui motive votre retour en politique après quelques années d’absence ?
Mory Kaba : C’est parce que je ne peux pas abandonner la République, pour moi la chose la plus importante c’est mon pays. Donc je ne peux fuir le débat politique, j’ai des valeurs, j’ai des idées qui peuvent changer la donne. C’est pourquoi je suis venu dans le parti Avenir d’une Guinée nouvelle AGN, qui a des ambitions pour conquérir et exercer le pouvoir pour le bonheur des citoyens. Nous venons avec des idées politiques, économiques et sociales qui est le circoncialiste que nous avons diviser en trois (3) points. Sur le plan politique il faut rassembler les circoncialistes, les progressistes et les panafricanistes pour former un groupe parlementaire, assurer l’équité entre l’homme et femme et préserver les droits des citoyens.
Vous faites votre entrée en politique au moment où beaucoup d’acteurs politiques ont déjà perdu leurs crédibilités vis-à-vis du peuple. Comment vous comptez vous faire remarquer ?
Oui, les gens pensent que la politique est basée sur le mensonge, il n’y a pas de valeur, il n’y a pas d’honnêteté en politique. Nous venons pour montrer aux Guinéens qu’il y a une autre façon de faire la politique. Seulement je vais dire aux Guinéens que nous avons des ambitions qui consistent à montrer aux Guinéens que nous avons la capacité de mobiliser les ressources dans un budget prévisionnel en terme de recette de 10 milliards pour faire face à toutes les obligations de l’État.
Le débat politique en Guinée comment vous l’observer ces derniers temps ?
Le débat politique en Guinée est biaisé, parce que tout est concentré sur les élections, l’ethnie et le repli identitaire, parfois avec des marches qui débordent, qui occasionnent des morts des innocents et tout cela n’est pas reluisant. Il y a aussi des opposants qui sont en prison, je pense qu’à ce niveau l’État doit être un peu flexible en libérant ces prisonniers politiques cela permettra de faciliter le dialogue, la paix et la stabilité dans le pays. Et de l’autre côté je vais dire à tous ceux qui se disent républicains et qui aspirent gouverner le pays demain, à partir du moment où le président de la République a été déclaré vainqueur par la cour constitutionnelle sa décision est sans recours et elle s’impose à tout le monde, on doit accepter sa décision parce que la démocratie c’est aussi la dictature de la majorité. Donc il faut qu’on tourne cette page et qu’on essaie de voir comment aller vers la stabilité du pays.
L’actualité c’est aussi ces violences inter-ethniques enregistrées récemment à Macenta. Comment vous avez vécu ces évènements ?
Moi je pense qu’il appartient aux autorités publiques de jouer leur rôle pleinement, pour n’est pas que ces genres de violences engendrent d’autres morts comme ce qu’on a vécu du côté de Macenta. Mais au-delà de cela, le repli identitaire aujourd’hui est devenu une réalité malheureusement en Guinée. Chacun veut que ça change, mais personne ne veut abandonner son mauvais garçon. Or, si nous voulons que ça change nous allons accepter d’abandonner nos mauvais garçons, trouver des cadres qui sont capables de diriger ce pays. Si nous voulons parler de la nation nous allons mettre de côté l’intérêt personnel au profit de l’intérêt national.