Notre invitée, Mademoiselle Bangoura, est une handballeuse professionnelle qui lutte pour une discipline très marginalisée dans nos contrées sous-équipées.
On ne découvre que difficilement ce sport, pourtant olympique (1936, puis 1972), qu’à la télé, ou à l’occasion de séjours prolongés en Occident… particulièrement. Le handball est un sport collectif joué à la main par deux équipes de sept joueurs qui s’affrontent avec un ballon, en respectant plusieurs règles sur un terrain rectangulaire de dimensions 40 m par 20 m, séparé en deux camps. Les joueurs professionnels sont peu nombreux, à peine quelques centaines, alors que plusieurs dizaines de millions en sont pratiquants, voire licenciés sur la planète où existe une fédération internationale fondée depuis 1972.
Bonjour Mariam Bangoura ; Pouvez-vous nous retracer votre parcours professionnel ?
Je me nomme Mariam Bangoura, 23 ans et depuis le bac, j’ai décidé de me consacrer au sport, par pur désir d’entraîner les jeunes. J’ai passé la formation des jeunes entraîneurs de niveau 1, acquis l’année dernière avec honneur.
Depuis toute petite, j’ai eu la passion pour le handball. J’ai participé à plusieurs sélections en France, ce qui a lancé ma carrière et au fil du temps j’ai jugé nécessaire de défendre les couleurs de la Guinée, terre de mes ancêtres.
En 2013, j’ai intégré la sélection Guinéenne où j’ai participé à plusieurs stages. À l’âge de 19 ans j’ai joué ma 1ère coupe d’Afrique des Nations en Algérie ; c’était plus précisément en 2014 et nous avions atteint le 1/4 de finale. En 2015 j’ai participé aux qualifications des jeux africains à Thiès (Sénégal). Depuis 2015, j’évolue dans le club de Narbonne (NHB ) en National, actuellement classé 1ère du championnat . Hormis le handball je suis coach d’équipe de jeune et je fais du périscolaire dans les écoles.
Vous êtes joueuse Internationale guinéenne, et fondatrice de l’Association sportive Franco-Guinéenne de Handball. Quelle est la petite histoire qui se cache derrière votre personnalité ?
J’ai la chance depuis de nombreuses années de vivre pleinement le handball, mon sport et cette passion m’a permis d’acquérir un savoir-faire, mais surtout un savoir-être renvoyant de moi cette image d’altruisme et de détermination qui me caractérisent car depuis mon plus jeune âge, je souhaite venir en aide aux personnes dans le besoin. En grandissant j’ai compris qu’il existait diverses façons d’agir, et chacune selon ses moyens, ses possibilités. Je suis une femme très attachée à mes origines, et aider mes frères et sœur, est devenu très tôt un objectif à atteindre.
Aujourd’hui, je peux dire qu’allier ma passion à ce but est la meilleure chose que j’ai réussi à faire et je me sens récompensée quand je perçois la moindre ombre d’un sourire. Mon histoire ne fait que commencer et ces visages heureux sont tout simplement l’encre qui me permet de l’écrire.
Vous avez été sacrée J Awards 2017, dans la catégorie sport, qu’est-ce qui vous a valu cette distinction ?
Ma détermination avec mon équipe, constitue l’ingrédient principal pour notre discipline parmi tant de candidats valeureux qui n’ont pas démérité. Le Sport numéro 1 en Guinée et dans le monde vient d’être détrôné par le handball ; c’est une fierté pour nous. Mon souhait est de passer un message aux autres disciplines pour donner de l’espoir à travers ce sacre.
Quels sont les défis qui se posent à vous présentement ?
Mon défi aujourd’hui est de continuer à aider les jeunes. Je souhaite mettre l’accent sur les conditions optimales nécessaires pour toute réussite dans le domaine sportif (matériels, équipements sportifs … ) ! C’est pourquoi il serait intéressant de se pencher sur ces aspects matériels. Par ailleurs, Beaucoup de jeunes s’entraînent quotidiennement et ont pour objectif de jouer dans de grands clubs internationaux. Je souhaiterais alors, avec l’aide de mon association, pouvoir intégrer quelques jeunes dans des clubs à l’étranger, trouver des stages de formation pour les entraîneurs, organiser des tournois internationaux. D’autres idées me viennent à l’esprit je vous les ferai découvrir dans un futur proche. Permettez-moi de revenir plus en détails sur les conditions et cadre de formation ; beaucoup de jeunes garçons et filles échouent, non pas parce qu’ils ne sont pas bons, mais plutôt parce qu’ils n’ont pas balisé le chemin qui mène au succès. C’est pourquoi nous pensons qu’un accent doit être mis sur le mode de vie des jeunes talents et une attention particulière sur le parcours des jeunes filles, qui sont en général plus exposées aux risques de grossesses non désirées, ou encore d’autres raisons de santé qui entravent la poursuite de l’objectif visé.
Des plans doivent être établis, ainsi qu’une possibilité de soutien financier, pour apprendre aux jeunes à mener une vie saine, afin d’augmenter leurs chances de réussir, en les mettant à l’abri des erreurs de parcours car, pratiquer une activité sportive et réussir des études, peut parfois être très compliqué.
Pour finir cet entretien, quels sont vos projets et perspectives d’avenir ?
Nous avons plein de projet, comme notamment la distribution d’équipements et matériels sportifs dans chaque région (Boké, Mamou…) À l’image de ce que mon association et moi faisons en Guinée…
Mon association est fière de notre parcours et ce n’est qu’un début car nous réservons plein de belles surprises pour la jeunesse Guinéenne.
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La Cellule de Communication du Gouvernement