Selon une analyse faite par Ousmane Kaba, le niveau que la corruption a atteint en Guinée ne permet plus le démarrage économique du pays. Intervenant dans l’émission Mirador de la radio Fim ce samedi, l’ancien ministre de l’économie et des finances a par endroits salué les efforts de la junte au pouvoir notamment, à travers la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Ousmane Kaba estime si l’on ne résout pas la problématique liée à la corruption, « il ne faut pas espérer à une croissance économique dans le pays (…) Sur ce, il dit avoir donné raison au CNRD, pour la mise en place de l’institution (CRIEF) « et de faire de la lutte contre la corruption, la première priorité. C’est ce qui s’est passé au Ghana, Jerry Rawlings a nettoyé et le pays s’en est sorti. Après 20 ans, le Ghana est actuellement l’un des pays les plus performants d’Afrique. Les militaires peuvent mieux faire qu’un régime civile dans un pays, pour la lutte contre la corruption ailleurs comme en Afrique», a fait croire l’expert en audit.
Cependant, Ousmane Kaba a révélé des manquements dans cette lutte que mènent les autorités de la transition.
«A mon avis, la première priorité aurait été de commencer par les flagrants délits, des gens qui ont des 500 milliards sur leurs comptes, c’est par ça qu’ils auraient d’abord poursuivi. Deuxièmement les audits, et troisièmement la récupération des domaines publics.»
Sur l’actualité concernant la récupération des domaines de l’Etat d’ailleurs, monsieur Kaba a témoigné qu’il s’agit d’une bonne chose, cependant, il déplore la manière par laquelle cette récupération s’opère sur le terrain. Selon lui, on devrait d’abord judiciariser un certain nombre de cas et une fois cela, «il faut éviter d’humilier qui que ce soit. On aurait pu mieux faire.»