Au lendemain du scrutin du 04 janvier 2018, alors que tous les regards restent braqués sur la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour annoncer les premières tendances, dans les QG des partis politiques, chacun se fait entendre en parlant de fraudes, bourrages d’urnes et d’intimidations.
C’est le cas du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN) qui accuse les forces de sécurité et certains administrateurs territoriaux de fraudes en Haute Guinée et en Forêt, des zones supposées être des fiefs du parti de l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté.
«C’est avec amertume et regret que nous constatons que le PEDN a été victime de toutes les fraudes dans certaines circonscriptions électorales notamment à Beyla, Dabola et Kankan où notre candidat a été violemment attaqué par les forces de sécurité et qui a vu son véhicule caillassé. Nous lançons un appel non seulement à la justice et au niveau de la CENI de faire preuve d’impartialité. Même si au début on avait salué la sérénité du scrutin mais à un moment donné on a vu que le seul moyen qui s’offrait au pouvoir, c’était la violence pour pouvoir intimider davantage les militants. Pour le cas de Beyla nous avons l’information selon laquelle le préfet aurait ordonné à ce que le vote se poursuit jusqu’à 20h », déplore le deuxième responsable de la Communication du parti, Ahmed Sosso Kanté.
A la question de savoir le pourquoi de la faible affluence dans les bureaux de vote estimée à moins de 35%, le PEDN donne sa version des faits.
« La faible affluence est due au manque de confiance entre les citoyens et les gouvernants. Depuis plus de dix ans, les Guinéens avaient réclamé la tenue de ces élections de proximité. On n’organise pas ces élections pour un parti politique mais plutôt pour les citoyens. Si la façon de gouverner ne plait pas aux Guinéens, il ne sera pas facile qu’ils se mobilisent le jour du scrutin. Surtout que la plupart de ces Guinéens ne croient pas à la transparence du scrutin, ce qui fait que beaucoup ont préféré s’abstenir. C’est aux politiques de faire preuve d’engagement, en établissant la confiance entre les citoyens et nous, ceci en ayant une véritable dynamique. Les citoyens doivent aussi comprendre que ce n’est pas de cette façon qu’on sanctionne le gouvernement.”
Alors qu’aucun délai n’est fixé pour la publication des résultats globaux, le PEDN annonce avoir saisi l’institution en charge des élections avec toutes les preuves à l’appui.