A travers un communiqué publié cette semaine, le ministère du Commerce a informé que 98 tonnes de viande de dinde provenant de la Pologne lors des six derniers mois sont impropres à la consommation. Par la même occasion, le gouvernement a interdit la vente de cette viande sur l’ensemble du territoire guinéen.
Dans un entretien accordé à notre rédaction ce vendredi 02 juillet, le président de l’Union pour la défense des consommateurs a tiré le boulet rouge sur les autorités avant d’inviter les citoyens à s’abstenir de consommer cette viande.
Guinee360.com : Ces derniers jours le communiqué du ministère du commerce a suscité au temps de peur que d’interrogation. Une quantité importante de viande de dinde importée de la Pologne est présente sur le marché depuis janvier serait contaminée et impropre à la consommation. Comment avez-vous réagi face à cette information ?
M’Bany Sidibé: C’est avec une grande surprise que nous avons vu le communiqué signé par Madame la ministre du commerce. Ce qui est révoltant et inquiétant la-dans, le communiqué est extrêmement opaque, parce qu’il faut savoir quand vous prenez les corps de contrôle des aliments chez nous, chaque entite devait jouer rôle. Il y a la compétence de l’Office national de contrôle qualité, il y a aussi de contrôle de compétences au ministère de l’élevage à travers son service de contrôle. Ça devient inquiétant pour nous et pour l’ensemble des consommateurs guinéens. Il faut que la communication soit prise. Parce que dans le communiqué du gouvernement, à travers le ministère du commerce, on parle de la viande de dinde venant de la Pologne. Ça veut dire qu’il y a un autre débat. Ça veut dire que les autres viandes de dinde venant d’autres côtés, il faudrait qu’on essaye de discerner, et d’analyser toutes les viandes-là pour pouvoir publier les résultats dans les meilleurs délais.
Comment cela devrait se dérouler selon vous la chaîne de contrôle de produits alimentaires distribués aux marchés guinéens ?
M’Bany Sidibé: Nous devons aller vers la certification de toutes les denrées alimentaires y compris la viande. Vous savez dans la plupart de nos produits contrôlés, il y a un signe qu’on devait mettre. Mais très Malheureusement chez nous les produits sont tous biens. Quand vous voyez l’emballage, même les produits fabriqués chez nous ici l’Office national de contrôle qualité n’est pas en train de jouer un rôle fondamental. Parce qu’aujourd’hui le droit à l’information des consommateurs n’est pas respecté. Vous allez voir le cordon douanier tous les produits contrôlés le consommateur ne voit aucun signe sur ça. Sinon normalement les questions qui se posent aujourd’hui ne devaient pas se poser.
L’autre aspect de cette affaire est que c’est l’Union européenne qui a alerté les autorités guinéennes. Est-ce que cela ne soulève pas une interrogation au tour du contrôle des produits à l’entrée en pensant que la viande de dinde venant de la Pologne passe par le port et par le cordon douanier ?
M’Bany Sidibé: Cela ne veut dire qu’en amont, on devait certifier le produit et avant de le mettre à la disposition du consommateur. Je pense qu’aujourd’hui le gouvernement doit mettre en contribution la police, la gendarmerie, tous les corps y compris d’intensifier la communication. Un Communiqué ne suffit pas pour ça. Nous nous pensons que le ministre du commerce devait faire une conférence de presse avec le ministère de la Santé et de la sécurité parce que c’est la vie des millions de consommateurs qui se trouve menacés aujourd’hui par la consommation de la viande de dindons en provenance de la Pologne. Ce que nous demandons aux consommateurs à partir de l’instant T, c’est de s’abstenir de consommer. Parce que si le gouvernement déjà qui est l’organe compétant et habilité à prendre des décisions arrive à prendre des décisions signées nous demandons aux consommateurs d’arrêter de consommer. Tout le monde doit s’abstenir jusqu’à nouvel ordre.
Les citoyens pointent du doigt l’Office Nationale du contrôle qualité alors que le produit d’origine animale doit être certifié par le ministère de l’élevage. Est-ce que cela a un impact sur l’efficacité de la chaîne de contrôle alimentaire ?
M’Bany Sidibé: Oui, pourquoi les gens font une loi sur le contrôle qualité ? Cela veut dire le service de contrôle qualité ne fonctionne pas. Aujourd’hui, c’est une direction qui a besoin d’être réformer. Le service de contrôle qualité n’est pas capable de vous dire aujourd’hui quelle est la liste qui est produite, contrôlée et certifiée par l’institution. Par ce que normalement quand vous faites le contrôle, et vous finissez le contrôle, vous devait savoir quelle catégorie de produits vous pouvez consommer qui est déjà certifiée. Mais vous allez voir que tout ce qui se passe aujourd’hui même s’il contrôle, le consommateur ne voit pas ça. Parce qu’il n’y a pas un signe négatif. Vous savez qu’il y a un rôle de contrôle qualité, mais il y a un rôle du gouvernement entier. Parce que quand on parle de contrôle de qualité, vous contrôlez quoi, ce sont les normes. Et il y a même des associations qu’on devait mettre en place en Guinée. Parce que vous prenez l’élaboration des normes en Guinée, il y a un organe qu’on a créé en 1994 qui n’est rien d’autre que le conseil personnel de la consommation qui était l’organe consultatif. Nous sommes en train de nous battre auprès du gouvernement pour qu’on réforme même l’Office national de contrôle qualité et qu’on mette en synergie les corps de contrôle.
La Guinée dispose quand même de service de contrôle qualité. Qu’est-ce qui peut expliquer qu’on se retrouve avec des produits alimentaires impropres à la consommation sur le marché ?
M’Bany Sidibé : Sur le terrain, aujourd’hui, il y a un conseil de compétences. Quand vous partez sur le terrain, tout ce qui est d’origine animale et consorts normalement il y a l’organe compétence qui se trouve au niveau du ministère de l’élevage et de l’agriculture actuellement. Si vous partez au niveau des denrées alimentaires, au niveau du ministère du commerce, il y a ce qu’on a appelé l’Office national nationale du contrôle de qualité. Et au-delà de ça, au niveau du ministère de l’industrie, il y a l’institut national de normalisation de la météorologie en principe qui doit préparer tout ce qui est question de normes. Et maintenant, c’est-à-dire en amont et en avale il y a l’autre qui doit venir contrôler. Donc si les corps de contrôle ne travaillent pas en synergie, tout ce que nous sommes en train de subir là, nous allons subir.