Au service de pédiatrie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Donka, les patients font face à un véritable calvaire lié au manque criard de place pour les enfants. Dans ce centre, plusieurs parents témoignent de la prise en charge ‘’déplorable’’ qu’ils font l’objet par le personnel soignant.
Nous avons effectué une visite dans ce centre qui regorge un nombre incalculable de patients. Il est 12 heures, sous le chaud soleil, l’on aperçoit des mères qui portent leurs enfants malades au dos et dans les mains, arrêtées, par manque de place dans les deux salles de la pédiatrie. À la rentrée dans ces salles, nous avons remarqué la présence de deux salles, contenant 3 berceaux alignés, et/où des bébés dont les âges varient entre 5 à 9 mois. Dans une des deux salles, un banc et une chaise y sont installés, servant de salle des soins d’urgence pour les enfants.
Par ailleurs, dans chacune des deux salles qui servent d’hospitalisation, il n’y a que 10 lits, contenants chacun deux malades souffrants de différentes pathologies. Ce qui a attiré notre attention, c’est que certains d’entre eux (patients), sont encore en attente d’une prise en charge où d’un diagnostic.
Albert Loua, ce père d’un petit garçon de 4 mois raconte son calvaire depuis son arrivée au CHU de Donka. «Je suis là depuis le 20 août à 05 heures du matin. J’ai commencé à l’hôpital de Gbéssia avant d’être orienté ici pour plus de suivi de mon enfant, qu’il souffrait beaucoup. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait pas de place, donc on était obligés de patienter jusqu’au matin afin d’obtenir un berceau pour l’hospitaliser… Quand on te prescrit une ordonnance, c’est des problèmes parce que chaque médecin veut que tu achètes les produits à son niveau et cela complique les choses. Ma femme et moi sommes obligés d’alterner la garde du bébé parce qu’il n’y a pas de place dans la salle. Tu ne peux même pas dormir parce que tu as peur que les chats ne montent sur le berceau où est couché ton enfant», regrette ce patient.
Au chevet de sa nièce en coma depuis trois jours, une dame qui a préféré taire son nom nous confie que les consultations se font hors de la salle. «Quand nous sommes arrivés, il n’y avait pas de place. Il a fallu l’intervention de ma sœur qui est aussi médecin pour obtenir un lit qui était déjà occupé par un autre enfant malade. Donc il fallait le partager sachant bien qu’on l’expose à une contamination de l’autre patient, dont on ne sait pas de quoi il souffre. Il n’y a que quatre berceaux pour les moins d’un an qui n’ont aucune prise en charge. Pire, c’est qu’il n’y a même pas d’espace où faire la vaisselle ou la lessive. Vous imaginez le calvaire des parents qui sont là ? », a-t-elle exprimé.
Interrogés, aucun des médecins du service de pédiatrie n’ont daignés répondre à nos questions alors , nous nous sommes orientés vers Dr Saliou Bella Diallo, chef service du dit département qui dit ne pas être autorisé à répondre à nos questions sans l’autorisation de sa hiérarchie, cependant la directrice du CHU reste injoignable.
Pour l’heure, les parents continuent de faire face à ce calvaire médical où aucune condition d’amélioration n’est visible.