Annoncé avoir été mis aux arrêts hier lundi alors qu’il sortait du pays vers la frontière Guinéo-malienne (Kourémalé, préfecture de Siguiri), Mohamed Keïta est sorti du silence dans la soirée du même jour. L’ancien ministre des transports d’Alpha Condé dément cette information et précise qu’il se trouve actuellement dans un hôtel à Siguiri.
Plusieurs médias ont annoncé que l’ancien ambassadeur de la Guinée à Moscou avait été mis à la disposition du commissariat central de la police de Siguiri et qui devait le transférer à Conakry. Il était venu dans sa voiture pour ensuite emprunter une moto sur laquelle il a été interpellé par des agents stationnés à qui il aurait proposé 2 mille dollars pour le laisser passer. Ce que les agents auraient refusé.
Cependant, Mohamed Keïta est revenu brièvement sur ce qui s’est passé: «Je veux rappeler un fait, parce que je ne voudrais pas rentrer dans trop de polémiques. Après la prise du pouvoir par l’armée, je suis sorti officiellement de la Guinée, après je suis revenu et après je n’ai jamais eu d’empêchement. Je suis allé faire mes interventions et je suis revenu. Il n’y a pas d’animosité entre le CNRD et moi. Cette fois-ci, dire que j’ai fui, je ne sais pas pour quelle raison je vais fuir ? Parce que si je voulais fuir, je n’allais jamais revenir et j’étais libre de rester là-bas. Les gens qui sont harcelés ou qui ont des problèmes ne sont jamais revenus. Moi je n’ai aucun problème, je n’ai fait que six mois dans le gouvernement. Je n’ai absolument rien à me reprocher. Et quand je suis passé devant la CRIEF, ils ont reconnu que ce sont eux [l’Etat] qui me doivent. Parce que moi j’étais Président-Directeur Général de Guinée Inter-Air, je n’étais pas de la fonction publique, j’évoluais dans le privé. Donc, c’est l’Etat qui me doit beaucoup d’argent, moi je ne dois rien à l’Etat. C’est pourquoi je dis que je n’ai à me reprocher », dira-t-il.
Dans la soirée du dimanche, Mohamed Keïta dit avoir senti des douleurs au dos. Ce qui a fait, dit-il qu’il ne pouvait plus s’arrêter. C’est pourquoi, il a décidé d’aller à Bamako qui est proche de Siguiri pour? selon ses dires, emprunter un vol pour Conakry: «Ce lundi matin, je ne pouvais plus reprendre la voiture pour repartir à Conakry. C’est ainsi que j’ai décidé d’aller à Bamako pour un vol pour Conakry, avec un passeport ordinaire sans aucun visa. Je précise qu’on ne fuit pas avec un passeport ordinaire sans visa. Contrairement à ce que les gens racontent, je n’étais même pas encore arrivé à la frontière. C’est à quelques trois kilomètres de la frontière que des policiers m’ont trouvé assis, alors que j’attendais ma voiture pour me ramener. J’ai dit à ces policiers que je ne me sentais pas bien et que je vais à Bamako pour prendre un vol pour Conakry. J’ai même montré aux policiers en question la grosse ceinture qui entourait mon dos. J’ai tout expliqué à ces policiers mais comme ils aiment actuellement la sensation, c’est pourquoi ils en font un bruit. Sinon, je partais prendre mon vol pour Conakry parce que j’ai mal au dos. J’ai quitté Kankan avec mon chauffeur dans l’espoir qu’on aura de l’essence en cours de route. Malheureusement, nous sommes tombés en panne d’essence. Et comme il fallait trouver de l’essence en détail pour pouvoir continuer, j’ai décidé de laisser le chauffeur avec le véhicule. C’est ainsi qu’un motard m’a pris pour m’amener et je suis me présenté aux policiers. J’ai emprunté la moto dans l’espoir d’aller me reposer devant avant l’arrivée de mon véhicule ».
Et de conclure par ceci: ”J’avais plus de 3 millions francs guinéens, 4 mille dollars et 200 mille francs CFA. Et je précise que j’ai toujours de l’argent sur moi. Je précise que j’ai prié [Aïd el-Fitr] aujourd’hui [lundi] à Kankan et j’ai quitté Conakry le samedi dernier (…,) je ne suis pas dans un commissariat de Siguiri, mais dans un hôtel» a martelé l’ancien ministre chez nos confrères de Médiaguinée.