Pour la clôture de son projet dénommé ”Mettons fin aux violences faites aux femmes dès aujourd’hui”, l’association des Guinéenne pour la consolidation de la paix et de la solidarité a effectué une journée de sensibilisation le mardi 30 novembre 2021 au complexe scolaire Mohamed 5 de Coyah.
Durant 6h, les membres l’équipe de l’AGUICOPS ont procédé à deux étapes de sensibilisation, dont un panel d’échanges avec les élèves de la terminale et le passage dans différentes salles de classe pour parler des enjeux des violences basées sur le genre en Guinée notamment la recrudescence des cas de viol , le mariage d’enfants et l’excision.
Alpha Oumar Binta Baldé, président de l’AGUICOPS parle de l’objectif du projet : «A l’occasion des 16 jours d’activisme, nous avons décidé d’organiser cette activité qui vise à renforcer la sensibilisation dans la zone de Coyah qui est l’une des zones les plus touchées par les VBG dans notre pays.
Pour pouvoir atténuer ces pratiques, nous avons décidé d’orienter nos sensibilisations sur cette zone. Les enfants qui sont là sont les ambassadeurs de leurs familles. Si eux ils sont sensibilisés sur ces questions, ils deviennent automatiquement agents sensibilisateurs auprès non seulement des familles, mais aussi de leurs camarades.»
Le Directeur des études du complexe scolaire Mohamed 5 de Coyah, Lamine Mansaré, se réjouit de la tenue de ce panel dans son établissement, car pour lui, l’émancipation de la couche féminine est indispensable : «Nous remercions les organisateurs d’avoir choisi notre établissement pour abriter cette sensibilisation, c’est quelque chose de très important dans la mesure où les jeunes filles sont appelées à être de grandes personnalités demain. Donc si elles sont sensibilisées sur ces questions, elles pourront être les porte-voix des autres. Lorsque la jeune fille est menacée, c’est la société tout entière qui est menacée. [Il faut] qu’elles comprennent qu’elles seules peuvent décider de leur destin.»
Mohamed Keita, 18 ans, élève en classe de terminale, estime que les femmes victimes de violences ne devraient pas subir les pesanteurs socioculturelles : «Pour moi, c’est inconcevable qu’un homme qui a une éducation de base puisse violer une fille. Si vous voyez la progression des cas de viol aujourd’hui, c’est parce que les familles ne souhaitent pas parler. J’estime qu’il faut briser le silence pour pouvoir rendre justice aux victimes, que les gens arrêtent de juger les victimes de violences parce qu’elles ne sont les responsables de ce qu’elle subissent.»