Les habitants du district de Tèné Waragalan, dans la sous-préfecture de Bangouya, préfecture de Télimélé, ont été touchés, samedi 30 octobre, par un naufrage qui serait provoqué par un mouvement sismique. A en croire ces citoyens, ce phénomène devient reccurrent dans leur localité, depuis l’installation du barrage hydroélectrique de Souapiti, en 2015.
Joint au téléphone ce mardi 2 novembre 2021, le coordinateur général de l’union des sinistrés de Souapiti revient sur les faits : « le samedi, aux environs de 13 heures, pour une énième fois, la terre a tremblé dans la zone. Mais vous savez, depuis qu’ils ont rempli le réservoir, il y a des grottes qui se trouvaient dans ses différentes localités qui ont été remplies, et suite à ce remplissage, la terre n’y est plus stable. Elle tremble à tout moment. Dans le district de Tèné Waragalan (sous-préfecture de Bangouya), il y’a eu l’effondrement de la maison d’Abou Sylla. Dans le district de Tèné Kansa aussi, il y a eu des tremblements mais à faible magnitude», a expliqué Maître Oumar Aïssata Camara.
Le même jour, un naufrage a eu lieu dans un autre district, ajoute notre répondant. Il précise qu’à Toumania, une zone relevant de la préfecture de Télimélé, une pirogue, avec à bord 13 personnes, a chaviré. « Heureusement, il n’y pas eu de mort, mais des dégâts matériels importants ont été enregistrés par les habitants.»
Les ressortissants des localités affectées par les travaux du barrage hydroélectrique de Souapiti, disent pourtant avoir lancé l’alerte au niveau des autorités, à plusieurs reprises en vue d’éviter ces catastrophes, mais en vain.
« Les responsables du projet n’ont pas identifié tous les villages qui devraient être déplacés. Les villages qui n’ont pas été déplacés n’ont plus d’accès, ceux qui doivent être réinstallés n’ont pas été indemnisés», a déploré Me Oumar Aissata.
Il faut signaler que le réservoir du barrage dont il est question, a entraîné le déplacement d’environ 16 000 habitants de 101 villages et hameaux, selon les informations fournies par le rapport de l’ONG Human Rights Watch.