En assemblée extraordinaire ce lundi 2 juillet à la bourse du travail, l’inter central syndical CNTG-USTG a qualifié d’unilatérale la décision du gouvernement d’augmenter à 10 000 GNF le prix du carburant à la pompe. Les syndicalistes exigent le maintien du prix à 8000 Gnf et menacent d’engager des actions de contestation.
Ils étaient nombreux ces travailleurs qui ont répondu à l’appel de L’inter central syndical et qui scandaient : «Kassory zéro», «non à l’augmentation du prix du carburant» ou encore «grève maintenant». Outre les leaders syndicaux, des acteurs de la société civile sont aussi présents sur le présidium, notamment, Taran Diallo de l’ONG publiez ce que vous payez et Sékou Koundouno du balai citoyen.
À l’entame, le porte-parole de la commission syndicale des négociations, Mamadou Mansaré, a fait le compte rendu de la rencontre qu’il y a eu jeudi dernier avec le gouvernement. «Le Premier ministre a introduit en disant que son gouvernement a trouvé qu’il y a eu un accord entre la Guinée et le FMI. Et cet accord stipule que pour que la Guinée bénéficie du programme du FMI, il fallait augmenter le prix du carburant et aussi de ne pas subventionner l’électricité ainsi que d’autres contraintes signées par le gouvernement. D’après le Premier ministre, même la BCRG n’a plus l’autorisation de garantir les dettes de l’État. Ce qui veut dire que notre souveraineté nationale est en jeu. Et lui-même (le Premier ministre, Ndlr) a eu l’honnêteté de dire que s’il était là qu’il n’allait pas accepter un tel accord qui stipulait qu’à partir du 1er juillet l’augmentation du carburant devrait se faire et que cela n’était pas discutable et qu’il nous invite plutôt à parler des mesures d’accompagnement».
Plus intransigeant, le secrétaire général de l’USTG, Louis Bemba Soumah invite les travailleurs à se tenir prêts. «Ce pays est à nous, la Guinée nous appartient. On ne laissera personne venir nous embêter et nous appauvrir. On refuse. Comment peut-on prendre ces décisions importantes alors que nous étions vus, avion arrêté quelque chose, ils attendent à notre insu, la nuit, pour dire ce qu’ils veulent. Dans ce pays, c’est le pays qui souffre. Ceux qui sont en haut bouffent l’argent du pays. Maintenant qui paye? Ce sont les pauvres. Et là, nous ne serons pas d’accord. Mes frères et sœurs (syndicalistes), la balle est dans notre camp maintenant. Et nous allons prendre notre disposition. Et la balle est également dans votre camp… Nous ne parlons pas beaucoup, on agit».
Pour sa part, le secrétaire général de la Cntg, Amadou Diallo, a indiqué que l’inter central syndical et le patronat n’ont pas été associés dans les discussions. Et ce fait, il demande que le prix revienne à 8000 GNF jusqu’à ce que conformément à l’accord du 16 février 2016, des négociations soient entamées entre le gouvernement, le patronat et le syndicat. «Nous allons donner un délai de 72 heures au gouvernement pour qu’on se concerte par rapport à la question», a-t-il déclaré, suscitant ainsi la colère des travailleurs qui exigent que la grève soit déclenchée immédiatement.
La réunion a pris fin dans un tohu-bohu total. Les leaders syndicaux ont promis de rencontrer le patronat avant d’annoncer des actions de contestation.