Mohamed Lamine Kaba, président du parti FIDEL fait partie des hommes politiques qui apprécient la décision du CNRD interdisant les manifestations politiques en Guinée. Cet acteur politique dit adhérer à la démarche des autorités de la transition.
L’acteur politique justifie sa position par le fait que le pays fait face à une période exceptionnelle : «Chaque période a ses exigences. Aujourd’hui nous sommes dans une période exceptionnelle. Face à une situation exceptionnelle il faut des mesures exceptionnelles. L’interdiction des manifestations en ce temps-là, je pense qu’elle est comprise et acceptée par tous les Guinéens», martèle Mohamed Lamine Kaba, qui dit garder le mauvais souvenir des manifestations politiques en Guinée.
«Avec une seule manifestation sous la transition du CNDD en 2009, on a enregistré plus de 150 morts, avec un nombre important des femmes violées. Ce sont des situations atroces que nous ne voulons plus revivre en Guinée.»
Même s’il reconnaît aux citoyens le droit de manifester, mais cet acteur politique craint que les prochaines manifestations qui sont annoncées fassent l’objet de récupération.
«Nous avons des leaders significatifs qui sont fâchés, parce que certains ont été déguerpis, il y en a qui sont visés pour des biens mal acquis, il y en a qui sont inquiétés, d’autres sont en prison… Face à des moments de trouble de ce genre, des personnes de mauvaise foi peuvent profiter pour charger le pouvoir en place, tout comme le pouvoir peut agir de façon disproportionnée, et ce sont les pauvres citoyens qui vont subir les conséquences», a-t-il expliqué.
Les candidats à la manifestation parlent souvent d’un droit constitutionnel. Le leader de FIDEL rappelle que la constitution a été dissoute le 5 septembre : «Je pense qu’à partir du moment où tout ce cela a été accepté par tout le monde, ce n’est pas cher de renoncer à des manifestations.»