Les travailleurs de Guinée ont célébré la 132ème fête des travailleurs, ce 1er mai 2018, comme partout dans le monde. Le palais du peuple a servi de lieu de défilé, l”Inter centrale syndicale USTG-CNTG a mis à profit cette journée pour présenter un nouveau cahier de charge au gouvernement.
Présenté par le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), Louis M’Bemba Soumah, ce nouveau cahier de charge résume les différentes revendications des travailleurs en 23 points essentiels dont le respect de la législation du travail, de la réglementation des conditions de vie et de travail des sous-traitants et interdiction formelle de tous les sous-traités de poster de façon permanente dans les entreprises privées, l’arrêt de licenciement abusif au niveau des entreprises, sociétés privées et para-publiques.
Le traitement définitif du dossier des agents de la fonction publique et la création avant fin juillet 2018 du tribunal administratif ainsi que du paiement des pensions des retraités au même que les salaires des actifs.
La prise en compte des revendications des militaires retraités relatives aux indemnités de séparation, celle de la finalisation de la biométrie des retraités en fin mai et la revalorisation des pensions au début du deuxième trimestre de 2018.
L’inter syndicale demande aussi l’augmentation des pensions de retraite concomitamment à chaque augmentation de salaire et le déplafonnement de l’assiette de cotisation à la caisse nationale de sécurité sociale, en vue de l’amélioration des pensions des retraités du secteur privé.
L’ouverture immédiate des négociations entre les directions syndicales dans les entreprises mixtes et parapubliques suite au protocole d’accord du 9 octobre 2017, l’identification de toutes les PME, autres entreprises et sociétés, et l’immatriculation de leurs employés à la CNSS revendiquées par les représentants de travailleurs.
La poursuite du programme de formation et de perfectionnement des travailleurs du secteur privé, de l’Office national de formation et de perfectionnement professionnel (ONFPP) à travers le Fonds national de certification et de perfectionnement professionnel, l’accélération de la reprise des entreprises fermées entre autres, Sotelgui, Friguia, Saldiguiya, Forécariah Mining, Guinea Mining et la mise en oeuvre rapide du programme de logements sociaux en faveur des travailleurs ont été des points essentiels de ce cahier de charge.
Le syndicalistes sollicitent la protection du consommateur guinéen par des mesures de surveillance stricte des produits mis sur le marché, la réglementation des primes de la production d’eau à usage commercial et l’interdiction formelle des emballages plastiques non biodégradables.
La réactivation du service de contrôle des prix et conjoncture en vue d’un meilleur contrôle de circulation des produits alimentaires importés ou locaux, l’arrêt systématique de la concurrence déloyale due à l’importation massive des produits de consommation pour lesquels la matière première existe en abondance dans notre pays, et la lutte à outrance contre le fléau de la drogue qui gangrène de nos jours la couche juvénile aussi dans les villes que dans les campagnes ont été évoqués.
En fin, la suppression des barrages non conventionnels, la prise en charge intégrale des points de revendications de la fédération syndicale des transports en date du 28 avril 2018, la révision à la hausse du SMIG de 440 000 GNF à 1 200 000 GNF, ainsi que le paiement des primes non encore prises en charge suivant le statut particulier de la santé.
Après la lecture de ces différents points, les deux représentants du gouvernement (le Premier ministre Mamady Youla et le ministre du Travail, Damantang Albert Camara) ont promis le rétablissement des cadres de dialogues structurés et animés par des acteurs légaux et légitimes, et celui de poser les jalons d’une politique tournée vers l’élan d’une prise en compte des préoccupations des masses laborieuses.